Y a-t-il un âge propice pour devenir bilingue ?

Non, il n’y a pas d’âge propice !

Un enfant apprendre à parler dès sa naissance, alors que même il ne sait pas parler. Il apprend à parler parce qu’on lui parle.  

La question du bilinguisme, voire du plurilinguisme c’est la même. C’est-à-dire que les enfants vont apprendre à parler, à se faire comprendre, à comprendre une langue parce qu’ils vont être en interaction avec des gens qui parlent avec eux : la famille, le père, la mère, les frères et sœurs, tous les proches, l’école…

Parfois ça se fait de manière naturelle, c’est-à-dire uniquement dans l’interaction, dans l’échange, dans les discussions. Et puis parfois ça se fait de manière dite « didactisée », c’est-à-dire qu’on organise l’apprentissage de la langue : ça peut être en famille, mais en général c’est plutôt à l’école.

Il n’y a pas d’âge propice pour cela : ça se fait tout au long de la vie. On ne peut pas dire qu’on est bilingue une fois pour toutes, que les compétences sont acquises une fois pour toutes, au contraire ! Le bilinguisme, le plurilinguisme se reconfigurent tout au long de la vie et chez les enfants c’est aussi le cas.

Alors on pourrait retourner la question : est-ce qu’il y a un moment où se serait ennuyeux, un inconvénient, un problème d’être bilingue ou plurilingue ? Notamment les parents souvent s’inquiètent de se dire : « Mon enfant apprend à lire le français. Si en même temps il apprend à lire le portugais ou l’arabe ou le vietnamien, est-ce que ça ne va pas le gêner ? » En fait : non, ça ne le gêne pas. Ça va au contraire même peut-être l’aider à comprendre deux systèmes différents. Pour autant il faut qu’on puisse l’aider à comprendre qu’il s’agit de deux systèmes différents de langue orale mais aussi de langue écrite.

Il n’y a pas d’inconvénients, même si ça se passe en même temps, ça ne va pas parasiter. L’apprentissage du français ne sera pas parasité par l’apprentissage d’une autre langue, notamment une langue de la même famille : ça ne gênera pas l’appropriation du français.

Merci à Céline Goï, enseignante chercheuse à l’Université de Tours

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