Mythes sur les origines des langues

Mésopotamie : La Tour de Babel

Babel ou Babylone était une ville antique de Mésopotamie, située dans l’actuel Irak. Selon la bible, elle doit son nom à une racine hébraïque qui signifie « bredouiller », « confondre ».

Après le Déluge, les hommes, qui parlent alors tous la même langue, arrivent dans le pays de Shinar et s’y installent. Ils bâtissent une ville et entreprennent la construction d’une tour dont le sommet devra toucher le ciel, pour se faire un nom.

Dieu, qui les trouve trop prétentieux veut les punir et décide d’intervenir pour faire cesser cette construction : il brouille leur langue et les disperse sur toute la surface de la Terre. La construction cesse, les hommes ne se comprenant plus entre eux car ils parlent dorénavant des langues différentes.

« Et Yahvé dit : ‘Voici que tous font un seul peuple et parlent une seule langue, et tel est le début de leurs entreprises ! Maintenant, aucun dessein ne sera irréalisable pour eux. Allons ! Descendons ! Et là, confondons leur langage pour qu’ils ne s’entendent plus les uns les autres.’ Yahvé les dispersa de là sur toute la face de la terre et ils cessèrent de bâtir la ville. Aussi la nomma-t-on Babel, car c’est là que Yahvé confondit le langage de tous les habitants de la terre et c’est de là qu’il les dispersa sur toute la face de la terre. »
La Bible, Genèse, XI, 1-9, Ed. du Cerf, 1956

La ville est alors appelée Babel.

C’est depuis ce jour que sur la Terre sont parlées des langues différentes si nombreuses.

Mythe Aztèque

A l’origine l’humanité est unie, vit en harmonie et ne parle qu’une seule langue. Mais un jour un déluge survient et ne laisse qe deux survivants, Coxcox et Xochiquétzal qui ont trouvé refuge sur une barque. Ils échouent en haut de la montagne
Colhuacan et donneront plusieurs enfants. Malheureusement ces enfants naissent muets et le restent jusqu’à ce qu’une colombe leur fasse le don de la parole. Ils seront alors chacun doté d’une langue différente.

Mythe Africain

Tous les hommes vivent en harmonie et parlent la même langue d’un village à l’autre. Mais un jour une terrible famine s’abat sur leur belle tranquillité et la folie qui en découle se répand de village en village…

Une fois la famine enfin terminée, les hommes s’aperçoivent qu’ils ne se comprennent plus : ils se sont mis à parler des langues différentes dans chaque village !

Mythe Aborigène

Cela commence avec l’histoire de Wurruri, une vieille femme antipathique qui prend un malin plaisir à disperser les feux faits par les hommes pour se réchauffer la nuit, à l’aide de son grand bâton. A la mort de cette dernière, les hommes de chaque tribu visiblement contents de sa disparition, viennent manger un morceau de son corps. La première tribu mange la chair de Wurruri, le seconde mange les intestins, la troisième prend les restes. Mais à la fin de ce festin, chaque tribu se met à parler une langue différente … Serait-ce la vengeance de Wurruri ?

Mythe Chinois

« Il prit alors sept soleils et sept lunes et, au bout de quelques jours, tous les hommes étaient morts. Mais le dieu vit que c’était partout la canicule et le désert. Il prit alors six soleils et six lunes et planta une graine de citrouille. Quarante-neuf jours plus tard, la citrouille était mûre, et Pangu l’ouvrit. Il en sortit un garçon et une fille. Pangu chercha partout d’autres personnes, mais en vain : il n’y avait qu’un frère et une sœur. » Il leur demanda donc de se marier, ce qu’ils refusèrent – n’étaient-ils pas frère et sœur ? Il leur demanda alors d’accomplir trois choses très difficiles et leur dit : « Si vous réussissez, le ciel vous aura montré qu’il souhaite votre union. » Ils réussirent, se marièrent et eurent trois enfants, qui apprenaient très vite et très bien tout ce qu’on leur montrait, sauf la parole. Les parents étaient très inquiets.
Pangu revint. Il demanda au père d’aller chercher un bambou et de le couper en trois morceaux. Il pria la mère de faire un grand feu dans la maison. Puis il fit venir les enfants. Il jeta un morceau de bambou dans le feu, et lorsqu’il éclata un des enfants cria Ma ya. Il jeta le deuxième morceau, qui éclata à son tour, et un deuxième enfant cria A jian zhi zhe. Au troisième morceau, le troisième enfant cria Ah la ye. Et ces trois cris devinrent les langues des trois peuples voisins que sont les Han, les Li et les Lisu. »
Il était une fois 7000 langues

Mythe Bambara (Mali)

L’un des mythes raconte simplement qu’Adam s’étrangla en avalant son morceau de pomme, et « recracha les morceaux en faisant divers bruits qui devinrent les langues du monde. »
Il était une fois 7000 langues

Mythe Australien

La légende raconte que le premier habitant de l’Australie aurait été une femme du nom de Warramurunguji. Une fois arrivée sur l’île, elle aurait attribué à chacun de ses nombreux enfants un morceau de terre ainsi qu’une langue différente.

« I am putting you here, this is the language you should talk! This is your language! » she would say, in the Iwaidja version of the story, naming a different language for each group and moving on.
Nicholas Evans, Dying words: endangered languages and what they have to tell us, 2011

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