Expressions françaises imagées

Voici un florilège en image des expressions françaises les plus rigolotes !

Elles peuvent paraître parfois bien étranges pour quelqu’un qui apprend le français, donc voici quelques explications bien nécessaires …

1

Autrefois, on disait « jeter sa langue au chien ». Cette expression avait un sens dévalorisant car à l’époque, on ne « jetait » aux chiens que les restes de nourriture. « Jeter sa langue aux chiens » signifiait alors ne plus avoir envie de chercher la réponse à une question. Petit à petit, l’expression s’est transformée pour devenir « donner sa langue au chat », au XIXe siècle. En effet, à cette époque, le chat était considéré comme un gardien de secrets. Sa parole serait donc de valeur considérable, et il pourrait s’agir en « donnant sa langue au chat », de lui prêter la parole pour qu’il nous donne la réponse à une devinette.

2

Broyer du noir : être triste, de mauvaise humeur, déprimé et ne pas en sortir.
Les origines de cette expression restent obscures. Toutefois elle semble dater du XVIIIe siècle. Le noir a toujours été un symbole de tristesse et de mélancolie. Quant à l’emploi du verbe « broyer », il pourrait provenir du langage de la peinture où les artistes devaient « broye r», c’est-à-dire « écraser » leur peinture.

3

Autrefois, quand les chevaux étaient encore utilisés pour faire la guerre, on utilisait les « chevaux de bataille », autrement appelés « destriers » (car les chevaliers les conduisaient de la main droite). Ces chevaux étaient très hauts et forts, si bien que l’on dominait mieux son adversaire. L’image du courageux chevalier partant défendre ses intérêts ou ceux de son pays « sur son fidèle destrier » est restée, et c’est depuis le XVIe siècle que l’on dit d’une personne qu’elle « monte sur ses grands chevaux » lorsqu’elle s’emporte et devient parfois agressive lorsqu’elle tente de défendre son point de vue.

4

Cette expression remonte à l’époque où les pompiers n’avaient pas encore de vêtements ignifugés, ils portaient des tenues qu’ils arrosaient avant de rentrer dans les flammes. À forte température, cette eau se transformait en vapeur, de la fumée semblait s’échapper d’eux.

5

La lune, astre lumineux et mystérieux, paraît souvent très proche de la Terre, et donc, facile à attraper. Les apparences sont bien évidemment trompeuses puisque le premier pas de l’homme sur la Lune dut attendre 1969. Toujours est-il qu’elle fascine depuis toujours. Au XVIe siècle, l’expression était « prendre la lune avec ses dents », puis s’est transformée en « décrocher la lune », pour figurer que l’on a obtenu quelque chose que l’on pensait impossible.

6

L’expression date du XVIIIe siècle et fait référence au cœur en tant que siège des émotions. Elle figure qu’une personne a le cœur, donc les émotions et les sentiments, sur la main, autrement dit qu’elle est prête à offrir. On imagine également une main tendue, symbole encore plus puissant de solidarité et de générosité.

7

Cette expression remonte au XXème siècle. Partir du lait, (c’est-à-dire un élément simple) et en faire du fromage (aliment très travaillé) signifie que l’on peut transformer quelque chose qui était simple en une chose complexe.

8

Cette expression date du XIXe siècle. Il s’agit d’une métaphore. On compare une salade, soit un assortiment d’ingrédients se mariant bien entre eux, à un ensemble de ragots qui, accompagnés d’un peu d’humour et de fausses excuses, peuvent passer pour vrais.

9

C’est à cause de sa forme plutôt ronde qu’en argot du début du XXe siècle, la pomme de terre, donc la patate, a été assimilée à la tête (comme la poire auparavant).
Sans que ce soit certain, c’est probablement parce que celui qui est en bonne forme a une bonne ‘patate’ que, en passant par une forme comme « il a une sacrée patate » on est arrivé à « il a la patate ».Quant à la ‘frite’, elle en découle assez logiquement, mais plus tard, dans les années 70. C’est en effet à partir de 1950 que la ‘frite’, comme la ‘patate’, désigne la tête, par une simple plaisanterie puisque, aux dernières nouvelles (et les Belges ne démentiront pas) c’est bien avec des patates qu’on fait les frites.
Ensuite, l’influence d’avoir la patate a fait le reste.

L’expression semble provenir du milieu des comédiens ; son origine est obscure. Elle appartient au registre très familier et s’est répandue après 1965.

10

Au début du XIXe siècle, le verbe « rouler » signifiait « duper, tromper ». La « farine » quant à elle symbolisait des arguments factices, de « belles paroles ». « Se faire rouler dans la farine » signifie que l’on a été dupé par des arguments trompeurs.

11

Tomber dans les pommes : perdre connaissance

Cette expression attestée en 1889 n’a pas d’origine très sûre. La première proviendrait du mot « pâmer », qui se serait transformé en « paumer » puis « pommes ». D’autres tendent à favoriser la thèse selon laquelle l’expression serait tirée des « Lettres à Mme M. Dupin » de George Sand, dans lesquelles l’auteur utiliserait l’expression « être dans les pommes cuites », pour désigner un état de grosse fatigue.

12

C’est au XVIIème siècle qu’est apparue cette expression sous la forme « fendre les cheveux en quatre ». Elle figure un soin excessif pris pour faire quelque chose. On peut en effet imaginer qu’essayer de couper un cheveu en quatre est perdu d’avance, et surtout inutile.

13

En mettre sa main au feu : être absolument certain de quelque chose

Au Moyen Age, lorsque les enquêtes concernant la culpabilité d’une personne s’annonçaient longues et fastidieuses, on préférait soumettre les accusés à une épreuve appelée le « jugement de Dieu ». Celle-ci existait de différentes manières. Il pouvait s’agir de tournois, de duels, mais également d’autresformes d’épreuves beaucoup plus radicales. On attachait parfois un accusé par les poignets et par les chevilles et on le jetait dans l’eau. Si son corps flottait, c’est qu’il était coupable. Il pouvait également s’agir de tenir dans ses mains une barre de fer sortant des braises ou encore de laisser sa main dans les flammes. Si elle en ressortait indemne, cela signifiait que l’on était innocent. « Mettre sa main sur le feu » est donc une référence à ce « jugement de Dieu », et on l’emploie lorsque l’on cherche à convaincre une personne que l’on a raison.

14

L’expression semble exister depuis le XIXe siècle. On disait alors « avoir du poil dans la main » pour figurer qu’une personne était paresseuse. On voit bien l’image d’un individu ne se servant jamais de ses mains, et dans lesquelles auraient pu pousser des poils….

15

Il s’agit d’une version d’une expression courante : « avoir la main », qui désigne quelqu’un qui est doué dans un domaine particulier. En ce qui concerne les plantes, cela n’étonnera personne : la plupart sont vertes. Cette expression est assez récente, et date du milieu du XXe siècle.

16

Trouvant son origine dans l’argot de la fin du XIXe siècle, « casser les pieds à quelqu’un » signifie l’ennuyer beaucoup. Le verbe « casser » est à prendre dans le sens d’ « écraser ».

17

Rentrer, rester… dans sa coquille « se renfermer dans l’isolement, l’inaction ». Au XVII siècle, rentrer dans sa coquille signifiait plus précisément « se retirer d’une entreprise téméraire ». Comme dans l’expression antonyme sortir de sa coquille (fin XVIIe s.), la métaphore s’appuie sur le comportement de l’escargot et d’animaux similaires.

18

Être lessivé : être très fatigué

Sens figuré apparu en 1866. Langage familier signifiant « dépouiller (son adversaire au jeu) ». Voir aussi : nettoyer, rincer. Eliminer d’une compétition, d’un poste. Il s’est fait lessiver en moins de deux. Par extension : être lessivé, épuisé, très fatigué.

19

Etre dans les nuages : être distrait , « dans la lune ».
La position en hauteur et la matière nébuleuse exprimant la perte de contact avec le réel, symbolisé par le sol terrestre (contraire : avoir les pieds sur terre).

20

« Poser un lapin » signifie de nos jours ne pas aller à un rendez-vous, sans prévenir la personne qui nous attend. Cependant, le sens était autrefois différent. En 1880 par exemple, cela voulait dire « ne pas rétribuer les faveurs d’une jeune fille ». En effet à cette époque, le « lapin » désignait un refus de paiement. Par la suite, il a également désigné un voyageur clandestin. L’expression, sous sa forme actuelle, serait apparue vers 1890 chez les étudiants, et pourrait provenir de « laisser poser », qui signifie « faire attendre quelqu’un ».

21

Au XVIe siècle, on donnait aux mendiants en leur lançant l’argent par la fenêtre. De là a perduré l’expression qui signifie que l’on est très dépensier.

Consulté sur Lewebpedagogique
https://lewebpedagogique.com/culturefrancaisepourtous/vie-quotidienne/les-expressions-courantes/

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